SEMINAIRES SFTF 2024 :
PERTE DE CONTACT AVEC LA REALITE
Quelle sont les démarches systémiques à envisager quand il existe des troubles de la perception, de l’entendement, des croyances, des conduites, entrainant des dysfonctionnements dans l’élaboration de la réalité ? Cette déconnexion de la réalité se traduit par une dé-ritualisation des liens, de la violence et de la dangerosité dans les relations interpersonnelles. Nombreuses sont les situations qui génèrent ces troubles en commençant bien évidemment par la psychose, mais elles existent aussi dans les situations de traumatisme, de maltraitance, de pathologies, ainsi que dans certaines situations d’adoption…. La recherche d’une alliance thérapeutique interpelle le patient, les professionnels, des équipes institutionnelles et les proches familiaux. Elle contribue à la création de contexte sécurisant pour l’ensemble des personnes concernées
Séminaires organisés par la commission d’enseignement de la SFTF et animés par Gregory Delvacque
rendez-vous à 20h15
SUR ZOOM
Droit d’entrée : 20 €
gratuit pour les membres de la SFTF à jour de leur cotisation
Séminaire du 18 janvier 2024, Antoine BARRIERE
Psychiatre, thérapeute familial, membre de la SFTF
« Quand la loi crée une fiction : le travail avec des jeunes adoptés »
L’adoption en France, dans sa forme plénière repose sur une fiction juridique qui implique un déni de la réalité avec laquelle, tant l’adopté que les adoptants devront composer. A cette fiction s’ajoute une impossibilité à accéder aux causes de l’abandon avec pour conséquences la création d’un lien d’attachement avec la famille d’adoption tandis que la possibilité d’accéder à une représentation de soi cohérente est difficile. Ces éléments induisent souvent des symptômes complexes chez les adoptés, difficilement classables dans la nosographie psychiatrique, tandis que les attitudes des familles donnent lieu à des jugements ou à de la perplexité de la part des soignants qui peinent à relier ce qu’ils observent à leurs référentiels habituels. Comment à partir d’une telle construction singulière des bases de la relation les thérapeutes peuvent-ils travailler ?
Séminaire du 21 mars 2024, Thierry DARNEAUD
Psychologue clinicien, maitre de conférences émérite en psychologie à l’Université à Toulouse Jean Jaurès. Il a publié, « l’impact familial de la maladie d’Alzheimer-Comprendre pour accompagner » (ed. Chronique sociale)
« La maladie d’Alzheimer, une histoire familiale complexe »
La maladie d’Alzheimer et les maladies associées ne concernent pas seulement la personne qui en souffre. Les troubles mnésiques et du comportement induits par ces pathologies entrainent toujours des réactions au sein de la famille. Le réaménagement des rôles et des fonctions de chacun de ses membres pour aider le malade et pallier ses défaillances n’empêchera pas la famille de traverser des périodes de crises douloureuses. C’est dans ces moments de crises que les professionnels du champ médico-psychologique accueillent les familles et les demandes. Il se retrouvent malmenés entre les demandes des personnes, de leurs familles, des services d’aide à la personne et celles de leur institution d’appartenance. Entre savoir professionnel, compréhension et bienveillance leurs hésitations sont nombreuses. Les choix cornéliens auxquels ils sont confrontés trouvent trop souvent réponse dans la « psychopathologisation » du sujet. Nous montrerons la richesse de l’approche systémique dans ces situations et les pistes de réflexions mais aussi d’intervention qu’elle propose.
Séminaire du 16 mai 2024, Patrick CHALTIEL
Psychiatre honoraire des hôpitaux. Thérapeute familial. Membre fondateur de l’APRTF
« De l’art des interventions disruptives dans les thérapies familiales des psychoses. »
En s’appuyant sur l’expérience clinique, sous forme de quelques souvenirs de rencontres familiales emblématiques, l’auteur défend la thèse du primat d’une démarche intégrative sur la « médicalisation », en matière de trouble de contact avec la réalité. Celle-ci favorisera, à terme, une « subsidiarité du soin », au profit d’une « continuité d’attention » , tant à la personne qu’à son écosystème humain.
Séminaire du 20 juin 2024, Barak RAZ et Suzana ANDREI
B.RAZ, psychologue clinicien, thérapeute familial, psychologue référent au centre de thérapie familiale du CH Roanne, formateur à l’IFACT, membre de la SFTF
S. ANDREI, psychiatre, psychothérapeute individuelle, du couple et de la famille. Superviseuse et formatrice
« Quand le traumatisme sidère la famille : considérations familiales multi-générationnelles dans le contexte de conduites addictives »
L’addiction est une maladie complexe et multifactorielle qui affecte la vie des individus et de leurs familles. Les nouvelles pistes de soin appellent à passer de l’approche étiologique à l’approche éco-systémique qui prend en compte l’héritage multigénérationnel. Dans ce contexte, les conduites addictives peuvent être comprises comme des symptômes, des comportements de survie et de protection face au trauma multigénérationnel et du deuil non-résolu. Ceux-ci peuvent bloquer la transmission de valeurs et des éléments identitaires familiaux d’une génération à l’autre. Comment donc transformer ces souffrances qui s’accumulent de génération en génération vers une mémoire qui guérit ? Comment les réintégrer dans le monde du vivant, celui de la réalité et de la filiation ?
Séminaire du 19 septembre 2024, Ghislaine COURTEILLE
Psychologue clinicienne, psychanalyste, membre de la SFTF et du GIREP
Fabrique de la réalité dans les familles dysfonctionnelles prises en charge par les services de l’aide à l’enfance. Comment les aidants transforment leur représentation du monde et leur sens de la réalité pour tenter la rencontre
Les troubles de la perception de la réalité dans mon exposé seront abordés sous l’angle d’une manifestation de la souffrance psychique du sujet en référence à un système familial défaillant, souvent violent replié sur lui-même. Nous verrons comment ces sujets et ces familles dysfonctionnelles construisent un système de pensée décohérent, désocialisant, des liens familiaux discordants perpétuant des ruptures de liens et des comportements dangereux. La circulation de la parole et de la pensée lors des entretiens familiaux sera une tentative pour créer un discours à plusieurs voix, une fabrication d’une autre représentation du monde plus en rapport avec la réalité du vécu familial, une reprise de liens humanisants.
Séminaire du 17 octobre 2024, Michel DELAGE
Psychiatre, thérapeute familial systémicien, ancien professeur de psychiatrie au service de santé des Armées. Il travaille actuellement à l’Association Vivre en famille ( La Seyne sur Mer). Responsable pédagogique d’un DU D’Ethologie humaine intitulé « clinique de l’attachement et des systèmes familiaux » à l’université de Toulon. Auteur de différents ouvrages dont notamment chez O.Jacob : « La résilience familiale », « La vie des émotions et l’attachement dans les familles », « Le temps d’exister »
« Les séparations conjugales difficiles, quel travail thérapeutique est-il possible ? »
Durant ce séminaire il sera question du difficile travail psychique et intersubjectif de séparation. Une attention particulière sera portée sur la complexité qui est en jeu dans le travail de détachement contaminé par les différents partenaires extra -conjugaux qui sont concernés, notamment les professionnels du champ judiciaire et ceux du champ psycho social-éducatif, dès lors que les enjeux portent sur les enfants. Dans les conséquences de la séparation conjugale sur le développement des enfants, on distinguera les blessures d’attachement, les conflits d’attachement et les ruptures d’attachement. Enfin, nous traiterons des conséquences thérapeutiques et la manière dont le thérapeute familial structure son intervention et aide au développement des compétences parentales de chaque parent séparé. Dix points caractérisant les compétences à travailler en thérapie seront présentés
Séminaire du 21 novembre 2024 : Jacques MIERMONT
Psychiatre, thérapeute familial Président de la SFTF
« Réel et construction de la réalité »
Dans les troubles mentaux et comportements graves, il existe des perturbations de la construction de la réalité. Le thérapeute familial se voit contraint de cheminer loin des sentiers battus. Les interventions institutionnelles participent d’une familiarisation sociale de la personne du patient, tandis que les consultations familiales relèvent d’une socialisation familiale de cette personne. La coordination de ces deux processus créent une hiérarchie enchevêtrée entre le patient, sa famille, les équipes de soin et les thérapeutes, qui permet de requalifier l’identité des personnes impliquées et des améliorations cliniques singulières.